Cependant, malgré mon amour pour la photographie, je dois admettre que je suis loin d’être un expert en photographie animalière. C’est un domaine qui me fascine, mais où je n’excelle pas encore. Ma plus grande faiblesse ? L’affût. Rester immobile, patienter, sans faire de mouvements brusques pendant de longues périodes, c’est quelque chose avec lequel j’ai toujours du mal. L’idée de rester là, en silence, sans bouger pendant des heures, me semble tout simplement impossible à supporter. Pourtant, je sais que cette patience est essentielle pour capturer la faune dans toute sa splendeur. C’est un art que je m’efforce d’améliorer, avec l’espoir qu’un jour, je pourrai peut-être partager ces moments de silence avec un autre photographe passionné. La compagnie, après tout, a ce pouvoir magique de rendre les attentes plus agréables, plus supportables.
Alors que je progressais dans ma randonnée, après avoir parcouru environ 7 kilomètres, je me retrouvai à gravir une légère pente, le soleil se couchant doucement dans mon dos, projetant une lumière dorée sur le paysage. C’est à cet instant que je suis tombé sur une clairière. Mon instinct, toujours en alerte dans ces moments, me soufflait que je n’étais probablement pas seul ici. J’ai donc ralenti mon rythme, mes sens en éveil, espérant un peu plus qu’une simple photo de la nature environnante.
Ce que je n’avais pas anticipé, cependant, c’était la rencontre imprévue qui allait suivre. À peine avais-je posé un pied dans la clairière que je me suis retrouvé face à une jeune chevrette. Le choc fut partagé : elle semblait aussi surprise que moi par cette rencontre soudaine. Malgré mes vêtements sombres, espérant passer inaperçu, elle m’avait parfaitement repéré. Ses yeux grands ouverts et son regard plein de curiosité disaient tout. Sa mère, quant à elle, demeurait en retrait, cachée parmi les ombres des arbres, apparemment ignorante de ma présence. Mais c’est la réaction vive de la petite qui a précipité les événements. En un éclair, elles ont toutes deux disparu dans les bois, fuyant le danger que je représentais à leurs yeux.
En les voyant partir, un sentiment de regret m’a envahi. Je n’avais jamais eu l’intention de les effrayer, ni de perturber leur moment de calme dans cette clairière paisible. C’était leur domaine, et je m’y étais introduit sans invitation. J’aurais tant voulu pouvoir m’attarder un peu plus, observer discrètement, sans être intrusif, et peut-être capturer une image de cette scène délicate, de cette rencontre fugace avec la vie sauvage. Mais la nature, imprévisible et libre, ne se laisse pas toujours capturer comme on le voudrait. Et c’est aussi cela qui la rend si fascinante.