Tadorne Casarca II

Ce matin-là, à l’étang de Vitré, tout semblait calme. Les premiers rayons du soleil glissaient sur la surface de l’eau, créant une douce brume dorée qui s’élevait dans l’air frais. L’endroit avait cette tranquillité si particulière que l’on retrouve souvent au bord des étangs, loin du tumulte quotidien, une sorte de sanctuaire de nature où le temps paraît ralentir. Je m’étais installé à un endroit stratégique, comme j’en ai l’habitude, près de l’eau, l’objectif prêt, espérant capturer des images uniques d’oiseaux en pleine action.

Je connaissais déjà certains des habitués de l’étang. Le Tadorne de Belon, par exemple, avec son plumage magnifique et ses habitudes sociales bien distinctes. Mais ce jour-là, ce n’était pas lui qui attira mon attention. Non, c’était un autre oiseau, plus gros, plus imposant, que je ne reconnaissais pas immédiatement. Sa silhouette massive, semblable à celle d’un canard, se découpait clairement sur l’eau tranquille, mais ses couleurs et sa prestance me laissaient perplexe. J’avais beau avoir photographié de nombreuses espèces d’oiseaux, celui-ci m’était étranger. Un « gros canard », pensai-je d’abord avec amusement, un peu à la manière d’un enfant face à une découverte surprenante.

Intrigué, je fis ce que je fais toujours dans ces situations : je m’installai aussi près que possible de l’eau, cherchant l’angle parfait pour immortaliser cette rencontre inattendue. Appareil en main, je me préparai à capturer chaque détail, chaque mouvement. Et à mesure que je m’accroupissais, essayant de rester discret, ces oiseaux, visiblement bien habitués à la présence humaine, ne se laissèrent pas troubler. Au contraire, ils se rapprochèrent doucement, sortant de l’eau avec une assurance tranquille, comme s’ils avaient décidé que ce jour-là, la distance ne serait pas une barrière.

C’est là que je pus vraiment admirer leur beauté de près. Ces oiseaux étaient des Tadornes Casarca, une espèce dont j’avais entendu parler mais que je n’avais encore jamais vue en personne. Leur plumage flamboyant, d’un roux profond presque cuivré, contrastait magnifiquement avec le vert tendre de l’herbe et l’eau bleutée de l’étang. Ce n’était pas le genre de couleurs qu’on oublie facilement. Chaque plume semblait briller sous la lumière du soleil, révélant des nuances étonnantes, passant du roux au brun, avec des éclats presque métalliques. Leurs têtes blanches élégantes et leurs becs noirs tranchants ajoutaient à leur allure noble. Le Tadorne Casarca a quelque chose de majestueux, une prestance que peu d’oiseaux partagent.

Je me suis concentré sur leur démarche lente, presque théâtrale, lorsqu’ils se mirent à picorer l’herbe non loin de moi. Leurs mouvements étaient calmes, délibérés, comme s’ils savouraient chaque bouchée. De là où j’étais, j’avais une vue parfaite pour un gros plan. L’objectif de mon appareil traçait chaque courbe de leur corps, capturant avec précision les détails subtils de leurs plumes, et je pouvais voir la texture de leur plumage ressortir sous l’effet de la lumière. C’était le genre de moment que tout photographe animalière espère, où l’animal semble poser juste pour vous, où chaque détail se dévoile sans effort. Je pouvais voir la lueur douce dans leurs yeux, la manière dont les reflets dansaient sur leurs ailes humides encore perlées d’eau.

La photographie animalière exige une certaine patience, une sorte de communion silencieuse avec la nature. Et cette rencontre avec les Tadornes Casarca en fut une illustration parfaite. Il ne s’agit pas seulement de capturer une image, mais d’être témoin d’un instant de vie, de saisir la beauté telle qu’elle est, sans artifices. Ces oiseaux, avec leur plumage vibrant et leur comportement placide, m’offraient une chance unique de les observer dans un cadre idéal. Ils n’étaient ni farouches, ni effrayés. Au contraire, ils semblaient curieux de ma présence, me permettant de m’approcher sans crainte. C’était un échange silencieux, où chacun respectait l’espace de l’autre.

J’ai pris de nombreuses photos ce jour-là, cherchant à immortaliser non seulement leur apparence, mais aussi leur essence. Les photos rapprochées révélaient des détails que l’on ne remarque pas toujours à l’œil nu : la finesse des plumes de la tête, la délicatesse des pattes posées sur le sol, la subtilité des ombres qui se dessinaient sur leur plumage. Chaque cliché me rappelait à quel point ces moments fugaces, ces rencontres imprévues, pouvaient être riches en découvertes et en émerveillements.

De retour chez moi, en revoyant mes photos, je me suis souvenu de cette première impression : « qu’est-ce que c’est que ce gros canard ? ». Une pensée amusante pour un oiseau si élégant et si singulier. Le Tadorne Casarca, avec son allure imposante, sa démarche tranquille et ses couleurs éclatantes, est bien plus qu’un simple « gros canard ». C’est une véritable œuvre d’art vivante, un rappel que la nature, même dans ses formes les plus simples, peut être extraordinairement belle.

Je me réjouis déjà à l’idée de retourner à cet étang. Car maintenant que j’ai fait leur connaissance, je sais que les Tadornes Casarca deviendront, à coup sûr, un sujet de prédilection pour mes futures sorties photo. Photographie animalière ou simple passion pour ces moments suspendus, c’est un privilège de pouvoir être témoin de la beauté de la faune, et d’en garder une trace pour la partager avec d’autres.

UGS : 1998-189
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