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Cette randonnée entre Sulniac et Tréfléan restera à coup sûr gravée dans ma mémoire, tant elle a été riche en découvertes inattendues. Ce jour-là, la nature s’est révélée à moi d’une manière presque mystique, chaque pas me menant un peu plus loin dans l’inconnu. Après avoir parcouru des kilomètres entouré de forêt, avec la terre et les arbres pour seul horizon, je suis soudainement tombé sur ce lac isolé, niché au cœur de la forêt, à deux pas du Manoir de Randrécard. Ce plan d’eau immense, perdu dans cet écrin de verdure, est sans doute l’une de mes plus belles trouvailles lors de cette aventure.
Le contraste était saisissant. Après des heures à marcher dans des sentiers bordés d’arbres, le lac apparaissait comme une oasis inattendue, paisible et silencieuse. Ce moment de surprise, où la forêt s’ouvre soudainement pour dévoiler un paysage complètement différent, est l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant partir en exploration, surtout en Bretagne, où les lieux semblent toujours avoir quelque chose à cacher. Je ne pouvais résister à l’envie de le capturer sous un autre angle, et c’est là que mon drone est entré en scène.
Depuis les hauteurs que seul mon drone pouvait atteindre, j’ai découvert un panorama encore plus grandiose. L’image qui s’est révélée à l’écran de contrôle était bien au-delà de ce que je pouvais espérer voir à l’œil nu. Du ciel, la Bretagne et le Morbihan prenaient une autre dimension. L’horizon s’étirait jusqu’à la mer, une vaste étendue plate, teintée par les couleurs du soir. C’était comme si la région se dévoilait sous une nouvelle lumière, avec des nuages somptueux jouant avec les teintes du crépuscule, et au loin, le barrage de Trégat, imposant mais presque serein dans cette ambiance apaisante.
Ce moment, en altitude, a véritablement été l’un des plus marquants de cette randonnée. C’est une chose de contempler un paysage en marchant, mais c’en est une autre de le découvrir depuis le ciel, comme si l’on avait accès à un point de vue secret, réservé à ceux qui osent regarder autrement. Ce que j’ai vu à travers mon drone m’a littéralement émerveillé, à tel point que je n’ai pas vu le temps passer. Le barrage de Trégat, les étendues boisées, les champs qui s’étendaient en mosaïque jusqu’à l’horizon… Tout était magnifié par cette lumière dorée que seul le soir peut offrir. Et dans ces moments-là, il est facile de comprendre pourquoi tant de photographes et d’artistes sont captivés par la lumière bretonne.
Après cette pause contemplative, l’envie de pousser l’exploration plus loin était irrésistible. Je voulais savoir ce que la suite de la randonnée pouvait me réserver. Il y avait encore tant à découvrir, chaque recoin de ce parcours semblant receler une nouvelle surprise. Mais l’obsession de capturer chaque instant, chaque paysage, m’a joué des tours. Pris dans la frénésie de la photographie, je me suis laissé emporter par le besoin d’immortaliser tout ce qui m’entourait, et sans même m’en rendre compte, j’ai commencé à perdre la notion du temps… et de ma position.
C’est ainsi que, quelques heures plus tard, je me suis retrouvé quelque peu perdu dans ces bois épais, une situation à la fois comique et légèrement angoissante. À force de m’arrêter tous les quelques mètres pour prendre des photos, j’avais dévié du sentier initial, et la forêt, avec son calme et ses ombres grandissantes, avait fini par m’engloutir. Heureusement, mon frère, fidèle compagnon de randonnée, est venu à ma rescousse. Il a dû me retrouver à l’aide de mon téléphone, une scène qui, je l’avoue, a ajouté une touche d’humour à cette journée déjà pleine de péripéties.
Ce genre de mésaventure me rappelle toujours que, malgré l’équipement technologique dont on peut disposer — drones, appareils photo, GPS — la nature reste imprévisible et sauvage. Il est facile de se perdre dans l’euphorie de la découverte, d’oublier le temps qui passe et les distances parcourues. Mais ces moments, aussi stressants soient-ils sur le moment, font partie de l’aventure. Ils ajoutent une dimension humaine à cette quête d’images parfaites, et me rappellent que la nature, même domestiquée par nos appareils, conserve toujours son mystère et sa magie.
Cette randonnée à Sulniac, bien plus qu’un simple parcours dans la campagne bretonne, m’a offert un aperçu unique de la beauté naturelle de la région, vue à la fois depuis le sol et le ciel. Elle m’a également appris que l’exploration, qu’elle soit terrestre ou aérienne, est toujours une aventure, et que chaque détour, même imprévu, peut révéler des trésors cachés.
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