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L’une des mauvaises habitudes les plus communes chez les photographes animaliers, moi y compris, est cette tendance à vouloir tout emporter. Chaque sortie devient l’occasion d’embarquer l’intégralité de son matériel, comme si l’on craignait d’être pris au dépourvu sans le moindre accessoire. Le sac, chargé à bloc, finit par peser sur les épaules, et pourtant, l’idée persistante d’avoir peut-être besoin de cet objectif particulier, de ce filtre précis ou de ce trépied devient une obsession. « Et si j’en avais besoin ? », cette question tourne sans cesse dans la tête. C’est un dilemme constant entre être prêt à tout et se surcharger inutilement.
Cependant, il arrive que cette prévoyance extrême se révèle être une bénédiction. C’est souvent lors de mes longues balades que ces rencontres fortuites se produisent, des instants que l’on ne peut pas anticiper. J’adore explorer de nouveaux lieux, me laisser guider par mon instinct plutôt que par un itinéraire défini. Se perdre volontairement, prendre des détours inattendus, emprunter un sentier sinueux et inconnu, voilà ce qui m’anime dans ces moments de liberté. Chaque promenade devient une aventure, une quête de l’inconnu. C’était exactement ce qui s’est passé le jour où je suis tombé par hasard sur ce petit écureuil espiègle.
Je n’étais même pas à la recherche d’animaux sauvages ce jour-là. Mon objectif initial était de photographier les majestueuses vaches écossaises des Highlands, ces créatures imposantes aux longues cornes et au pelage hirsute qui me fascinent tant. Mais en chemin, mon attention a été soudainement attirée par une silhouette sombre bondissant d’arbre en arbre. Immédiatement, un sentiment d’excitation a envahi tout mon être. C’est toujours ainsi avec les animaux sauvages, surtout ceux auxquels on ne s’attend pas. Chaque rencontre fortuite déclenche une vague d’euphorie que seul un photographe animalier peut véritablement comprendre.
Sous la canopée des arbres, j’ai pris soin de m’installer discrètement, tout en observant cet écureuil gourmand grignoter tranquillement des glands. Son petit œil gauche me regardait parfois, sans réelle inquiétude. Perché dans les hauteurs, il devait se sentir en sécurité, convaincu que ma présence ne représentait aucune menace. Pendant une bonne demi-heure, j’ai eu le privilège de l’observer dans son quotidien, d’immortaliser chaque instant avec patience. Ce moment était précieux, l’une de ces rencontres inattendues qui rendent la photographie animalière si fascinante et captivante. Chaque sortie peut devenir une surprise, et c’est exactement ce que j’aime le plus dans cette discipline : l’inattendu, la magie de la nature qui se dévoile à ceux qui savent prendre le temps d’observer.
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