Escalade en Forêt

C’était une de ces journées parfaites pour l’observation ornithologique et la photographie, lorsque le calme de la nature vous enveloppe et que chaque pas vous rapproche d’une nouvelle découverte. Ce jour-là, dans une forêt du Morbihan, je faisais des allers-retours entre deux observatoires à oiseaux, chacun situé à une distance raisonnable l’un de l’autre. Séparés par une forêt de grands pins qui s’élèvent majestueusement, ces deux postes étaient mes points de repérage pour observer et photographier les oiseaux locaux. Mais ce n’est pas un oiseau qui allait marquer ma journée de manière inattendue.

Alors que je revenais d’un observatoire, l’esprit absorbé par les chants des oiseaux et la beauté du paysage, une petite forme rousse attira soudainement mon attention. Elle était là, au sol, presque fondue dans les tons bruns et verts de la forêt, comme un éclat vif de couleur dans cette mer de teintes automnales. C’était un écureuil, le premier que je voyais de ma vie en pleine nature. Une rencontre que j’attendais depuis longtemps, mais qui restait toujours aussi improbable, tant ces petits lutins des bois se révèlent discrets.

L’écureuil était au sol, probablement occupé à chercher des provisions pour l’hiver, et à ma vue, il se précipita vers un arbre proche. En une fraction de seconde, il se mit à grimper le tronc avec une agilité impressionnante, tournoyant autour de l’écorce pour se mettre hors de portée de mon regard et, à mon grand désespoir, hors de portée de mon objectif. Je me souviens avoir observé la scène avec un mélange de frustration et d’émerveillement, mon appareil photo déjà en main, prêt à capturer ce moment, mais trop lent face à la vitesse de l’écureuil.

Ce n’est qu’après quelques mètres de poursuite silencieuse, les yeux rivés sur sa silhouette qui se faufilait parmi les branches, que l’écureuil décida de faire une pause. Comme par miracle, il s’immobilisa à un point parfait, dans un axe idéal pour la photographie. J’ai alors pris une grande inspiration, ajusté mon appareil, et cliqué. Ma toute première photo d’un écureuil en forêt. Ce simple instant, figé par l’objectif, était pour moi un moment de pure joie. Vous ne pouvez pas imaginer l’émotion qui vous traverse quand vous immortalisez pour la première fois un animal que vous avez tant espéré voir, et d’autant plus quand il s’agit d’un écureuil. Ces petites créatures, si vives et si discrètes, peuplent pourtant les forêts que l’on traverse, invisibles mais omniprésentes.

Le bonheur de cette première rencontre photographique était intense, presque euphorique. L’image que j’avais capturée n’était pas seulement une photo d’un écureuil, c’était le symbole d’une connexion avec la nature que je n’oublierai jamais. Ce petit être, qui semblait si furtif, m’avait accordé un bref instant de sa vie, et j’avais réussi à l’immortaliser. Depuis cette première photographie, ma fascination pour les écureuils n’a fait que grandir. Ils sont devenus pour moi un sujet récurrent, et j’ai passé de nombreuses heures à perfectionner ma manière de les observer, à comprendre leur comportement pour pouvoir mieux les photographier.

Au fil des années, j’ai appris quelques techniques qui me permettent aujourd’hui de repérer plus facilement ces petits habitants des bois. J’ai découvert qu’il faut souvent faire preuve d’une patience infinie pour les apercevoir, car ils sont maîtres dans l’art du camouflage. Leur mouvement léger et rapide fait qu’ils passent souvent inaperçus, et pourtant, ils sont là, à quelques mètres, dans les branches, ou courant furtivement entre les troncs. J’ai appris à reconnaître les signes de leur présence, à écouter le léger bruissement des feuilles, et à chercher les empreintes de leurs petites pattes dans le sol. Chaque découverte est devenue un jeu, une chasse aux trésors où l’objectif est de capturer non seulement l’image, mais aussi l’essence de ces créatures insaisissables.

Avec le temps, mon portfolio s’est rempli de photographies d’écureuils, chacune ayant sa propre histoire. Chaque cliché me rappelle cette première rencontre, cet instant magique où j’ai réalisé à quel point la nature pouvait offrir des surprises à ceux qui prenaient le temps de la regarder. Il y a une certaine tendresse dans le fait de photographier ces petits animaux. Leur fragilité, leur rapidité, et cette lueur malicieuse dans leurs yeux donnent à chaque image une touche d’authenticité.

Si cette première rencontre avec un écureuil m’a appris quelque chose, c’est que la photographie animalière demande plus que de la technique : elle exige une véritable connexion avec l’environnement, un respect silencieux pour ces moments où la nature accepte de se dévoiler à nous. Photographier les écureuils, c’est un peu comme capturer des fragments de magie, des instants volés au cœur de la forêt, où l’homme et l’animal cohabitent brièvement dans un moment de grâce.

Désormais, chaque fois que je retourne dans les bois, mon regard scrute les arbres avec un espoir renouvelé. Et même si je ne croise pas toujours un écureuil, la simple anticipation de cette rencontre possible suffit à rendre mes sorties en forêt encore plus excitantes. Parce qu’à chaque pas, à chaque instant, une nouvelle rencontre peut surgir, comme ce jour dans le Morbihan, où un petit écureuil m’a offert l’une de mes plus grandes joies photographiques.

UGS : 1998-134
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