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Nous étions partis pour quelques jours d’escapade en Bretagne, mon beau-père, Guillaume, un ami de longue date, et moi-même. Le plan initial, tracé à la hâte sur les cartes routières, nous avait poussés vers le Morbihan, une terre que nous avions envie d’explorer. Mais les vents, en bon capricieux qu’ils sont, avaient tourné. Le Finistère Nord et les Côtes-d’Armor avaient appelé notre curiosité, et nous avions modifié nos plans, accueillant cette petite dérive avec joie. Ce fut donc Morlaix qui devint notre point d’ancrage pour ces quelques jours. L’idée de découvrir des paysages inédits avait empli nos cœurs d’une douce excitation, car, malgré nos précédentes virées bretonnes, ces contrées nous étaient encore inconnues.
Ce jour-là, alors que ma mère était occupée à un rendez-vous professionnel, nous décidâmes de profiter du temps libre pour explorer les alentours. Guillaume, qui avait su s’adapter sans la moindre gêne à ce changement de cap, partageait avec mon beau-père une passion discrète mais sincère pour les bateaux. Ils trouvèrent rapidement matière à de longues discussions tandis que nous descendions vers le port de Morlaix. Le temps, typiquement breton, affichait un ciel lourd et humide, la brume se mêlant à un vent frais, portant avec lui des effluves d’océan et de gasoil. C’était une de ces journées où le climat, bien que capricieux, ajoutait à l’atmosphère une certaine solennité maritime.
Le port de Morlaix, avec son charme ancien, s’étalait devant nous, bordé de voiliers et de barques amarrés dans un silence ponctué de cliquetis d’amarres et de vagues légères. Je les laissai échanger longuement, ces deux-là, discutant des courbes des bateaux, des moteurs et des coques comme s’ils parlaient d’amis communs. J’avançai, prenant un peu de distance pour pouvoir m’adonner à ma propre passion : la photographie animalière, bien que cette fois-ci, je n’avais pas pour sujet des animaux sauvages, mais plutôt ces voiliers, ces esquifs parqués qui semblaient presque vivants sous la lumière changeante du jour.
Je me fis discret, cherchant l’angle parfait pour capturer non seulement les bateaux, mais l’âme même de ce vieux port. Les voiles pliées des bateaux, la mousse qui flottait sur l’eau, et cette écume parsemée de reflets irisés d’essence – c’était à la fois beau et mélancolique. La mer, même calme, laissait entrevoir la trace de l’homme, une empreinte dont l’odeur de gasoil mêlée aux embruns salés témoignait de façon aussi brute que poétique. À travers mon objectif, j’essayais de fixer ce paradoxe : la beauté de la mer, intacte dans sa puissance, et l’empreinte humaine, imparfaite, marquée par cette pellicule huileuse iridescente à la surface de l’eau. Cela ajoutait une touche presque surnaturelle à la scène, ces arcs-en-ciel flottants sur l’eau sombre.
Chaque photo prise semblait raconter une histoire propre, un dialogue silencieux entre la mer et la terre, entre l’homme et la nature. Les bateaux immobiles avaient l’air de vieux marins fatigués, attendant leur prochaine aventure, tandis que l’eau stagnante, marquée par ces trainées d’essence, me parlait de nostalgie et de modernité. Ce vieux port, porteur d’une histoire riche, portait également les stigmates du monde moderne, une contradiction qui se ressentait jusque dans l’air lourd et salin.
Je rejoignais ensuite Guillaume et mon beau-père, leurs conversations sur les voiliers me parvenant à demi-mots. Ils discutaient avec passion, mais d’une passion tranquille, celle qui ne cherche pas à convaincre mais à partager. Leur amour pour la mer et les bateaux était palpable, une passion qui trouvait un écho naturel dans cet environnement. En les écoutant, je me rendais compte que, même sans partager la même fascination pour la navigation, il y avait quelque chose de profondément apaisant à être témoin de ces échanges. C’était comme une danse de mots et de souvenirs entre eux, et moi, j’étais simplement là, capturant par mes photos cette quiétude que je ne voulais pas perturber.
Le temps s’étirait paisiblement à Morlaix, où la pluie fine qui avait menacé toute la journée commençait à tomber doucement, donnant à l’atmosphère une dimension presque cinématographique. La brume, qui montait des eaux du port, rendait les contours des bateaux flous, comme des fantômes surgissant du passé. Chaque goutte qui tombait semblait peser plus lourd sous le ciel gris, et pourtant, cela rendait chaque instant passé à arpenter les quais encore plus précieux.
En fin de journée, alors que nous quittions le port pour retrouver ma mère, je pris un dernier regard vers les voiliers endormis. Le Finistère Nord nous avait offert bien plus que ce que nous étions venus chercher. Non seulement il y avait cette beauté brute de la Bretagne, mais aussi ces moments partagés entre amis et famille, ces discussions simples sur les bateaux et cette communion avec un lieu qui, pour un instant, avait suspendu le temps.
L’odeur d’essence, les traces d’arc-en-ciel sur l’eau, la mer calme mais teintée de la présence humaine… tout cela, je savais que je le retrouverais dans mes photos. Ce voyage imprévu, ce petit détour, s’était transformé en une aventure intérieure autant qu’extérieure. Morlaix m’avait laissé des images, certes, mais surtout des sensations, des fragments d’une histoire que je garderais précieusement.
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