Ce jour-là, alors que je travaillais à filmer et photographier un nouveau logement pour mettre en valeur les installations sur internet et les réseaux sociaux, je me suis retrouvé à explorer les extérieurs du bâtiment. La lumière du soleil perçait doucement à travers les branches, créant des jeux d’ombres et de lumière sur le sol, et l’air était empli de cette odeur boisée caractéristique de la Corse. En sortant, j’ai remarqué un arbre tout proche, dont l’écorce rugueuse était parcourue par une petite armée de fourmis, s’affairant dans leurs allées et venues silencieuses. Rien de bien surprenant en soi, mais alors que je m’attardais sur cet arbre, quelque chose a capté mon attention.
C’était une petite tête, verte et immobile, qui émergeait à peine de l’écorce. Un lézard, presque camouflé parmi les teintes de l’arbre, observait sans doute le monde avec prudence. Intrigué, je me suis approché doucement pour ne pas l’effrayer. En quelques secondes, la petite créature a filé sous l’écorce, disparaissant comme une ombre. Mais ma curiosité était piquée, et j’ai décidé de rester un moment, espérant qu’il revienne. Je n’avais pas tort de patienter.
Quelques instants plus tard, la tête du lézard est réapparue. Cette fois, il semblait un peu plus confiant, et nous avons partagé un moment de calme. Moi, l’appareil photo en main, capturant chaque détail de sa petite silhouette verdoyante, et lui, se prélassant à la lumière du soleil, presque indifférent à ma présence. Il y avait dans ce face-à-face une sorte de complicité silencieuse. Le lézard, malgré sa petite taille, se détachait sur ce vaste tronc, comme un gardien miniature de cet arbre, à l’affût de la moindre opportunité.
Ce moment m’a offert une belle opportunité photographique. La lumière douce du soleil d’automne se posait délicatement sur lui, mettant en valeur ses écailles scintillantes. C’était un exemple parfait de ces scènes simples et naturelles que j’aime tant capturer : rien d’extraordinaire en apparence, juste un instant suspendu dans le temps, où la nature dévoile un peu de son intimité à celui qui sait observer. Ce lézard semblait apprécier le calme autant que moi, s’offrant un bain de soleil tout en gardant un œil sur les fourmis qui continuaient leur chemin sans se soucier de nous.
Je l’ai photographié en silence, chaque cliché immortalisant un peu de cette rencontre imprévue. Puis, après avoir pris quelques photos, je me suis reculé, laissant le lézard profiter de sa tranquillité. Il est resté là, sous les rayons du soleil, et je ne doute pas qu’après mon départ, il se soit lancé dans une petite chasse aux fourmis, qui étaient nombreuses à gravir l’écorce autour de lui.
Ce genre de rencontres, bien que modestes, sont pour moi l’essence même de la photographie animalière. Photographier les animaux, qu’il s’agisse d’oiseaux, de reptiles ou de mammifères, ce n’est pas simplement immortaliser un être vivant. C’est entrer, pour un court instant, dans leur monde, un univers où chaque mouvement est chargé de sens. Ce lézard, minuscule mais audacieux, m’a offert une scène authentique, une tranche de vie que j’ai eu la chance de capturer.
Le camping Merendella n’est peut-être pas un lieu sauvage à l’état brut, mais il est habité par une petite faune riche et variée qui sait surprendre celui qui prend le temps d’observer. Entre les cris des chouettes à la tombée de la nuit, le ballet des oiseaux au lever du jour, et les lézards discrets qui se glissent dans l’ombre des arbres, il y a ici un monde entier qui s’agite, en silence, loin des regards. C’est ce monde que j’aime capturer à travers mes photographies, cherchant toujours à révéler la beauté simple et parfois cachée de la nature. Et ce jour-là, c’est un lézard vert qui, par son calme et sa curiosité, m’a offert un moment de pure connexion avec l’environnement qui nous entourait.