Première Rencontre

Cette photo marque un moment spécial pour moi : ma toute première rencontre photographique avec une chevrette et un chevreuil. L’anecdote derrière cette prise de vue est aussi mémorable que les clichés eux-mêmes. Ce matin-là, j’étais profondément endormi, bien calé sous mes draps, quand soudain, la porte de ma chambre s’est ouverte en grand. C’était mon père, qui m’a réveillé d’une voix à la fois excitée et pressante : « Yolan, Yolan, lève-toi ! Il y a une chevrette dans le jardin ! ». Encore à moitié endormi, les yeux mi-clos, je me suis péniblement levé, le cerveau embrouillé mais piqué par la curiosité.

Je me suis dirigé dans la chambre de mon père, d’où il m’a montré cette magnifique chevrette qui se trouvait dans notre jardin, à une distance incroyablement proche. C’était la première fois que j’en voyais une de si près, et l’opportunité d’immortaliser ce moment avec mon appareil photo ne pouvait pas être ignorée. Sans perdre de temps, je suis descendu récupérer mon matériel photo dans la voiture, mais dans mon état de somnolence, je n’ai pas manqué de me cogner violemment la tête contre le linteau de la porte, visiblement trop bas pour moi. Le choc, bien qu’un peu douloureux, m’a servi de réveil brutal et m’a remis les idées en place.

Toujours en pyjama, je suis remonté dans la chambre de mon père, armé de mon trépied et de mon objectif animalier, prêt à capturer ce moment unique. Je me suis installé devant la fenêtre, ajustant soigneusement mon matériel tout en prenant soin de ne pas faire trop de bruit pour ne pas effrayer notre visiteuse. La chevrette était là, paisible, grignotant l’herbe humide du matin, parfaitement détendue. J’ai commencé à la photographier, fasciné par la grâce et la tranquillité qui émanaient de cet animal. Chaque mouvement était mesuré, délicat, et je me sentais privilégié de pouvoir l’observer d’aussi près.

C’était un moment tout particulier pour moi, car c’était la première fois que je voyais une chevrette de mes propres yeux, et encore moins à travers l’objectif de mon appareil photo. J’ai pris mon temps, ajustant les réglages, essayant de capturer non seulement l’animal, mais aussi l’atmosphère calme et douce de ce matin brumeux. Le soleil était encore bas, la lumière tamisée, et cela créait un cadre parfait pour photographier cet instant de sérénité.

Quelques minutes plus tard, alors que j’étais concentré sur la chevrette, un autre mouvement attira mon attention. Je vis alors un chevreuil, probablement son compagnon, arriver tranquillement dans le jardin. Lui aussi semblait totalement à l’aise, et je me retrouvais soudain à observer ces deux cervidés, évoluant avec une grâce silencieuse dans notre jardin, comme si de rien n’était. C’était presque irréel. Les voir là, ensemble, si proches, et pouvoir capturer cet instant avec mon objectif animalier, c’était tout simplement un rêve devenu réalité pour un photographe amateur comme moi.

Les minutes se sont écoulées, et j’ai continué à observer, à photographier, à m’imprégner de cet instant unique. Le mal de tête causé par ma rencontre brutale avec le linteau de la porte s’était estompé, remplacé par l’excitation et la fierté d’assister à une scène aussi rare et intime. Je savais que c’était un souvenir qui resterait gravé dans ma mémoire pour très longtemps.

Ce qui rend ce moment encore plus spécial, c’est que mon père ait pris le temps de me réveiller pour me prévenir de la présence de la chevrette. Sans lui, je serais probablement resté endormi et aurais manqué cette occasion incroyable. Ce geste, tout simple mais significatif, m’a permis de vivre une expérience inoubliable et de capturer une série de photos dont je suis particulièrement fier.

Cette première rencontre avec des cervidés m’a ouvert les portes d’un nouveau monde dans la photographie animalière. Elle m’a appris à être attentif, patient, et à profiter des moments imprévus que la nature peut offrir. Depuis ce jour, je garde toujours mon appareil à portée de main, prêt à immortaliser ces moments fugaces qui font la beauté de la faune sauvage.