Tadorne Casarca

Ce jour-là, l’air portait déjà l’odeur d’une nouvelle aventure. Je devais rejoindre mon frère pour un voyage en région Centre-Val de Loire, mais avant d’y arriver, un itinéraire un peu particulier s’était dessiné pour moi. Tout avait commencé lorsque ma mère m’avait déposé à la gare de Questembert dans l’après-midi, une gare simple mais pleine de ce charme tranquille des petites villes bretonnes. De là, je pris un train pour Rennes, où m’attendait une correspondance qui me mènerait à Vitré. Une ville dont je n’avais, jusque-là, jamais entendu parler.

Vitré, avec son nom ancien et presque mystérieux, évoquait pour moi un lieu imprégné d’histoire, peut-être une de ces villes bretonnes où chaque pierre murmure un passé lointain. C’était une halte inattendue, mais j’avais du temps avant de rejoindre mon frère, et la curiosité me guida presque immédiatement à travers ses rues pavées. Les ruelles sinueuses de Vitré m’invitèrent à me perdre, chaque tournant dévoilant un nouveau morceau de son histoire. En me baladant, je découvris bientôt l’une de ses merveilles les plus emblématiques : le château de Vitré. Cette forteresse imposante semblait surgir du passé avec ses tours hautes et ses murailles robustes, comme un rappel vivant de la Bretagne médiévale. La beauté de ce château, flanqué de pierres vieilles de plusieurs siècles, me plongea instantanément dans une sorte de rêverie, et je m’imaginai les chevaliers et les dames d’autrefois traversant les cours pavées sous le regard sévère des tours.

Mais même avec la splendeur du château, un autre lieu attira bientôt mon attention. En consultant rapidement Google Maps, je découvris qu’un étang se trouvait non loin de là, niché dans la périphérie de la ville. Le photographe en moi s’éveilla instantanément. Qu’y avait-il à découvrir là-bas ? Des oiseaux, peut-être ? J’étais déjà en train de marcher vers cette étendue d’eau, mon appareil photo en bandoulière, avant même d’avoir vraiment pris la décision.

Arrivé à l’étang, l’endroit dégageait une atmosphère paisible, comme si le temps y passait plus lentement. Les reflets du ciel dans l’eau créaient une toile de nuances bleues et grises, ponctuées de quelques touches vertes des arbres environnants. Je n’avais pas encore aperçu d’oiseaux particuliers, mais je savais que la patience est souvent récompensée dans la photographie animalière. Je m’installai donc près de l’eau, espérant capturer un moment magique.

C’est alors que je les aperçus, au loin, dérivant tranquillement sur l’eau : des oiseaux d’une taille respectable, avec des teintes de roux flamboyant et des postures assurées. Intrigué, je m’approchai discrètement pour mieux les observer, et je les reconnus presque immédiatement. C’étaient des Tadornes Casarca. J’avais entendu parler de ces oiseaux sans les avoir jamais croisés, et voilà qu’ils étaient là, devant moi, à portée de mon objectif. Le Tadorne Casarca est une espèce fascinante, au plumage caractéristique d’un rouge brique éclatant, presque cuivre, qui se détache merveilleusement dans un paysage humide comme celui de l’étang de Vitré. Leur allure, avec leurs têtes claires et leur silhouette robuste, leur donnait un air à la fois majestueux et serein.

Contrairement à de nombreux oiseaux qui se montrent farouches à la vue d’un photographe, les Tadornes Casarca de cet étang ne semblaient guère perturbés par ma présence. Bien au contraire, ils continuèrent leurs activités comme si de rien n’était, nageant tranquillement avant de sortir de l’eau pour s’approcher des rives, là où je m’étais posté. Ce comportement, si tranquille, contrastait avec d’autres espèces plus nerveuses que j’avais déjà eu l’occasion de photographier. Peut-être étaient-ils habitués à la présence humaine, ce qui expliquait leur calme, mais cela n’enlevait rien à l’excitation que je ressentais à ce moment précis. Ces oiseaux, d’une beauté unique, s’approchaient de moi, comme s’ils m’invitaient à les immortaliser.

Je m’allongeai sur l’herbe, mon appareil prêt à capturer chaque détail de leurs mouvements. Leurs grandes pattes orangées foulaient délicatement le sol humide, leurs becs sombres s’enfonçaient dans l’herbe verte, à la recherche de quelque graine ou brindille à picorer. À chaque déclenchement de l’obturateur, j’essayais de capturer l’essence même de leur beauté : les reflets du soleil sur leur plumage éclatant, la texture des plumes qui se superposaient comme une armure soyeuse, et surtout, la tranquillité de leur démarche.

Ces Tadornes Casarca étaient presque irréels dans ce décor naturel. C’était comme si la nature avait orchestré une scène parfaite pour le photographe que je suis. Je me souviens particulièrement de l’instant où l’un d’eux se redressa, déployant légèrement ses ailes, laissant apparaître des plumes plus sombres aux extrémités, qui contrastaient magnifiquement avec le roux de son corps. L’instant d’après, il reprit sa marche lente sur la rive, ignorant totalement ma présence.

Je profitai de cette proximité pour obtenir des clichés rapprochés. À travers mon objectif, je pouvais détailler les subtiles variations de couleur de leur plumage, la manière dont la lumière jouait sur leurs formes arrondies. C’était un moment parfait, et je savais que ces photos seraient parmi mes meilleures de la journée. Chaque image capturée témoignait non seulement de la beauté de ces oiseaux, mais aussi de la richesse de la faune que l’on peut rencontrer dans des endroits inattendus comme cet étang de Vitré.

Lorsque je rangeai enfin mon appareil, satisfait des photos prises, je réalisai à quel point cette rencontre avait enrichi ma journée. Ce qui n’était au départ qu’un simple détour dans une ville que je n’avais jamais visitée s’était transformé en une expérience inoubliable. Vitré, avec son château majestueux, ses ruelles pittoresques et son étang habité par ces magnifiques Tadornes Casarca, m’avait offert bien plus que je ne l’espérais.

Et même si ma destination finale était le Centre-Val de Loire, cette halte imprévue à Vitré resterait gravée dans ma mémoire, non seulement pour les découvertes historiques, mais surtout pour cette rencontre inattendue avec ces oiseaux exceptionnels qui m’avaient offert un moment privilégié de photographie animalière.

UGS : 1998-186
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